Hello !
Je vous retrouve aujourd'hui avec un nouveau texte que j'ai pris plaisir à écrire ! ^^ J'ai attrapé énormément de retard dans mes lectures et je me suis dis que ça pourrait être chouette de vous partager mes écrits en attendant de poster des chroniques de livres ! 😊 J'espère que cette nouvelle vous plaira ! 😘
J'ai peur maman. Mes
jambes me font mal, mon coeur bat trop vite et ma tête tourne un peu. Le
vent me gifle le visage et m'empêche de penser correctement. Nous
galopons à travers cet immense champ qui semble vouloir nous engloutir,
nous couper du monde, nous faire disparaître. Il n'y a aucune
échappatoire, aucune issue. Juste un océan d'herbe verte qui ne paraît
pas prendre fin. Qui ne veut pas nous laisser la moindre chance.
J'ai peur, car je sais
que je ne te reverrai plus maman. Pourtant, tout semblait normal ce
matin. Je me suis levé de bonne humeur, attiré par l'odeur des crêpes
dans la cuisine. Je t'ai embrassé deux fois sur la joue gauche, comme
d'habitude, et j'ai pris place à tes côtés afin de déguster le petit
déjeuner que tu avais préparé. J'ai écouté ta douce voix me raconter des
blagues et me dire à quel point tu m'aimais. J'aurais dû te répondre
que moi aussi, que tu étais la meilleure et que jamais je ne voulais que
tu ne meurs. J'aurais dû te dire tout ceci au lieu de te sourire comme
un idiot. Pour finir, je t'ai laissé mettre du désordre dans mes cheveux
avant de te regarder partir travailler.
– Fais attention
lorsque tu iras chez Tyler, mon chéri. Même si il habite en face. Les
voitures roulent beaucoup trop vite par ici...
C'est ce que j'ai fait
maman, je te le jure. J'ai regardé à gauche et à droite avant de
traverser la rue et je suis arrivé chez lui sans encombre. Nous avons
joué aux billes sur la terrasse durant quelques heures et puis nous nous
sommes allongés dans la pelouse pour contempler les avions qui volaient
dans le ciel. Tom est arrivé un peu plus tard. Il portait sa belle
chemise blanche, celle du dimanche pour aller à l'église. Il était
essoufflé et la panique se lisait sur son visage. Il nous a expliqué
qu'il fuyait Brandon et Jace. Je t'ai déjà parlé d'eux, tu t'en souviens
? Ils sont plus grands que nous et ils s'amusent à nous faire peur. On
s'est levé d'un bond pour voir si ils l'avaient suivis. Au bout d'un
moment, une tignasse blonde est apparue devant le portail, suivie d'une
autre de couleur brune.
- Venez par ici, que je vous montre quelque chose.
On a obéit, forcément.
Quelque chose dans la voix de Brandon nous empêchait de protester. On
s'est tous les trois plantés devant lui, la boule au ventre et
appréhendant les coups que l'on recevrait certainement. Sauf que ses
mains sont restées cachées dans son dos.
- Vous savez que mon père est flic pas vrai ?
On a hoché la tête en même temps.
- Regardez ce que j'ai trouvé dans son bureau ce matin.
Il a tendu un fusil vers nous, le sourire aux lèvres et fier de nous voir inquiets.
- On va jouer à un
jeu : je vous laisse 1 minute pour courir le plus loin possible. Le but
étant d'être assez éloigné pour que je n'arrive pas à vous tirer dessus.
Une espèce de chasse à l'homme si vous préférez.
Jace nous a lancé un
regard mauvais et nous nous sommes dépêchés de quitter le jardin. Tyler
nous a fait signe de le suivre. On savait où est-ce qu'il voulait nous
emmener. Son père et lui avaient construit une cabane dans les bois et
il fallait passer par le champ afin de s'y rendre. C'était notre repère,
là où l'on s'échangeait nos secrets, où l'on faisait des projets.
Personne d'autre que nous n'était au courant de cet endroit et il nous
semblait que c'était le meilleur moyen de leur échapper.
Certains adultes nous
ont fait un signe de tête attendri, certainement convaincus qu'il ne
s'agissait que d'un jeu innocent. Nous n'avons pas eu le temps de leur
demander de l'aide, trop occupés à fuir les deux brutes qui nous
menaçaient. On entendait plus que le boucan que faisaient nos pas en
tapant le bitume ainsi que le bruit de notre souffle saccadé. Les larmes
qui s'accumulaient derrière mes yeux ont brouillé ma vue à plusieurs
reprises et j'ai bien faillis trébucher quelques fois. Mais j'ai tenu
bon, du moins jusqu'au champ.
Il n'a pas fallut
longtemps à Brandon pour nous rattraper. Il se tenait à quelques mètres à
peine derrière nous. Je l'entendais rire et nous crier qu'il allait
nous avoir, que nous ne serions plus qu'un simple souvenir. A ces mots,
mon cœur s'est serré. Je me suis dis que j'allais devenir un souvenir,
comme papa, et que tu serais seule. Que tu allais devoir faire le deuil
d'une personne qui t'étais chère une nouvelle fois. Celui de ton unique
enfant. J'ai froncé les sourcils très fort, me sentant coupable de
t'infliger autant de peine. Je n'ai jamais voulu ça maman, je te
l'assure.
Le premier tir est
parti. J'ai sentis la balle me frôler de près et faire siffler l'air.
Tom est tombé à genoux. Sa belle chemise blanche s'est soudain mise à
changer de couleur au niveau de son dos. Il n'a pas hurlé. Il n'en a pas
eu le temps. Sa tête a heurté une pierre et il a perdu connaissance. Je
me suis arrêté près de lui, le secouant par les épaules et essayant de
le réveiller. Je ne voulais pas partir sans lui. Mais ses yeux sont
restés clos. Je l'ai serré contre moi et j'ai pleuré. Sa respiration
était très faible, presque inexistante. Je l'ai appelé par son prénom
encore et encore, mais il ne s'est rien produit.
Brandon et Jace sont
arrivés à notre hauteur, pas du tout choqués par ce qu'ils venaient de
faire. J'ai observé Tyler au loin. Il était presque arrivé à l'entrée du
bois. Je lui ai souhaité bonne chance silencieusement avant de me
retourner vers mes bourreaux.
Brandon a pointé l'arme
vers ma tête et a finit par la descendre sur mon torse. J'ai pris la
main de Tom et je l'ai coincée très fort dans la mienne. Je n'ai pas eu
le temps de le supplier de me laisser partir. En moins de deux secondes,
j'étais à terre moi aussi. Le choc fut violent, insoutenable. Je
n'avais jamais eu aussi mal quelque part. Je n'ai pas lâché la main de
Tom.
- On va s'en sortir, je te le promets.
Les sirènes d'une
voiture de police se sont fait entendre au loin. J'ai souris faiblement,
persuadé qu'ils venaient pour nous. Sauf que leur écho s'est éloigné et
qu'il n'est resté que le silence pesant de ce maudis champ.
Cette Nouvelle m'a bien plu, tu as une jolie plume ! :)
ReplyDeleteMerci beaucoup !!! 😃❤
DeleteEncore une fois un très beau texte, bravo :D
ReplyDelete